28 octobre 2005

LU DANS "LE MONDE" Une plage du cap Corse bientôt ensevelie sous 72 000 mètres cubes de béton et de roche LE MONDE 26.10.05 13h33 • BASTIA de notre correspondant Avec ses colonies de mérous et de nacres, sa grotte marine et une cascade d'eau de source plongeant directement dans les eaux turquoise du "lagon" ­ le surnom donné à l'endroit par les gamins du coin ­ la petite plage de l'Arinella (Haute-Corse) déroule ses 300 mètres de rivage à quelques ricochets de l'antique tour génoise d'Erbalunga, un des monuments classés les plus photographiés de l'île. Remarquable, ce site typique de la côte du cap Corse, sauvage et encore largement préservée, ne devrait plus tarder à être enseveli sous 72 000 mètres cubes de béton et de roche. L'affaire remonte à mars 2003. A l'époque, le conseil général de Haute-Corse ouvre une enquête publique destinée à remédier à l'affaissement de la route départementale 80, qui surplombe la plage. Le projet retenu, déclaré d'utilité publique par le préfet de Haute-Corse le 10 octobre de la même année, prévoit l'édification d'une "butée de pied" de 225 mètres de long et plus de douze mètres de hauteur. "Un véritable sarcophage qui recouvrira la plage" , assurent les opposants au projet, regroupés au sein de l'association L'Arinella de Brando. Plusieurs études, réalisées aux frais de l'association, ont conclu à la viabilité de solutions alternatives ­ comme le "clouage" de la route grâce à des tiges de métal ­, plus respectueuses de l'environnement et moins coûteuses que les 6,4 millions d'euros prévus pour la réalisation du chantier. Les derniers courriers adressés au préfet de région et au ministère de l'environnement sont restés sans réponse. Saisi, le tribunal administratif de Bastia a reconnu, le 11 février, que l'enquête publique diligentée en mars 2003 restait "muette sur les raisons pour lesquelles le projet présenté a été retenu de préférence aux autres" . Et a annulé la déclaration d'intérêt public des travaux. Une décision "suspensive" selon Me Pierre-Paul Muscatelli, avocat de l'association, qui n'a pas empêché, pourtant, les mâchoires des pelleteuses de se mettre en action il y a moins d'un mois. "Ce dossier agit comme une loupe sur tous les problèmes de la Corse : confusion d'intérêts politiques et particuliers, respect zéro pour l'environnement et surtout, un Etat qui se couche" : à la tête de L'Arinella de Brando, Philippe Ermini s'interroge sur "les vraies raisons de l'obsession des élus à tenir ce marché" . L'histoire pourrait s'arrêter à celle d'une énième balafre infligée au littoral corse, si elle ne se doublait, selon l'association, de lourds soupçons de "prise illégale d'intérêts" . Deux des sociétés prenant part au chantier sont gérées par François et Jean-Jacques Vendasi, principaux entrepreneurs de bâtiment et travaux publics du nord de l'île, respectivement sénateur (PRG) de Haute-Corse et élu au conseil général de Haute-Corse, la collectivité maître d'ouvrage. "Après appel d'offres, les seuls titulaires du chantier sont DTP Terrassement -une société continentale- et l'entreprise locale Via Corsa , rectifie-t-on aux carrières de Brando-Petre Scritte, d'où sont extraites les roches destinées au chantier. Ces deux sociétés sont libres de travailler sur place avec qui elles le souhaitent, y compris le groupe Vendasi. Celui-ci se borne à fournir à DTP Terrassement, qui dispose de peu de matériel sur place, des pierres issues de notre carrière, voisine du chantier, et des camions." Les employés du chantier se disent surtout "préoccupés par les récentes dégradations d'engins de terrassement" et dénoncent "la fragilité des études menées par l'association, pour l'essentiel un simple mémoire de fin de stage d'un élève ingénieur" . Les travaux doivent être achevés avant la fin de l'année, et les défenseurs du site ne désarment pas. Mais ils redoutent, en même temps qu'une "possible collusion" , le sacrifice de l'Arinella au profit de la mise en oeuvre du programme exceptionnel d'investissements (PEI) qui prévoit le versement de 2 milliards d'euros en quinze ans pour rattraper le retard d'équipement de la Corse. De récentes statistiques indiquent une sous-consommation des crédits alloués (Le Monde daté du 24-25 juillet), et les élus insulaires se trouvent pressés de mener certains projets à leur terme, dont celui de la RD80, l'un des premiers à avoir été éligibles au PEI. "C'est pourquoi un conseiller général nous a benoîtement expliqué que le projet devait passer tel quel, qu'on ne pouvait pas s'asseoir sur 4 millions d'euros de l'Etat", souffle un membre de l'association. Ce dernier évoque une "anecdote significative sur la manière dont les choses fonctionnent ici". En 1996, à la demande du département de Haute-Corse, une étude avait abouti à une conclusion catégorique : la roche extraite des carrières de Brando, retenue pour le projet, était inadaptée aux travaux. Selon le document, la seule solution consistait à enrocher des tétrapodes en béton armé sur la plage. Coïncidence ? L'entreprise spécialisée dans cette technique appartenait au président du conseil général de l'époque. Antoine Albertini Article paru dans l'édition du 27.10.05

11 commentaires:

À 13:40 , Anonymous Anonyme a dit...

Chanson de ????
"un'andemu a vutà
per sti purcellaci tecchji
un'andemu a vutà
etc..........."

 
À 15:56 , Anonymous Anonyme a dit...

Bonne idée de nous signaler tel ou tel article interessant que nous n'aurions pas lu. Il est difficile de se prononcer sur le bien-fondé de la solution retenue pour conforter cette route, par contre le souçi de dépenser à tout prix l'argent du P.E.I, lui, me parait tout à fait crédible, il faut bien entretenir sinon nos routes au moins le train de vie de nos entrepreneurs.
Si je lis bien, un organisme scientifique indépendant certifie en 1996 que seuls les tétrapodes de l'entreprise Natali peuvent faire l'affaire et en 2004, après le changement de majorité départementale, un autre organisme scientifique indépendant (peut-être le même ? )certifie que les blocs de la carrière de Brando, appartenant à Vendasi, est le matériau le mieux adapté. C'est beau l'objectivité scientifique !
Ah, la déontologie... Povera Corsica !

 
À 16:17 , Anonymous Anonyme a dit...

Vous avez tout compris, alterego.
je peux compléter le petit bout de la chanson du 1er comment; c'est: " un'andemu a vutà
Un ghjornu hann'a creba"
On n'ira pas jusqu'à leur souhaiter ça, mais avouez que certains élus corses ne font pas honneur à la politique.
A ce rythme là , l'argent du P.E.I. ne fera pas long feu et servira surtout à augmenter la fortune de certains.
A Povera Corsa, on ajoutera: " un averai maì ben".
Les électeurs ont quand même des responsabilités, ce sont eux qui élisent ces gens là.
Alors, qu'ils choisissent les élus, je ne dirais pas les plus honnêtes, mais les moins pourris.

 
À 14:21 , Anonymous Anonyme a dit...

L'article est trop long, on n'arrive pas à le lire.
Cuccu, tu ne peux pas nous en faire un petit résumé,
pour qu'on puisse le commenter?

 
À 22:41 , Anonymous Anonyme a dit...

Le Monde, c'est barbant, c'est pour les intelos;
on aimerait avoir plutot des articles de journeaux pipole;
les chanteurs les stars ; Voici, y a destrucs intérressants

 
À 08:22 , Anonymous Anonyme a dit...

Voici a du remplacer le Bled !

 
À 12:06 , Anonymous Anonyme a dit...

le bled si vous croyiez que c'est au bled qu'on va lire

 
À 13:33 , Anonymous Anonyme a dit...

Très drôle !
Ne serait-ce point notre faux vrai jeune qui se manifesterait à nouveau pour faire réagir les vrais "vieux" plutôt assez jeunes d'esprit... ?
Finalement c'est mieux que de ne rien dire. L'important c'est de participer comme l'a dit le baron Pierre de Coubertin !
Et je dirai même mieux, lire "Voici" c'est mieux que de ne rien lire du tout !!!
D.D.

 
À 20:09 , Anonymous Anonyme a dit...

Le problème, c'est :faut-il lire dans quel sens ?
- vertical, horizontal, ou en diagonale.
A moins qu'on essaie le théorême de Pythagore, vous savez le truc sur l'hypoténuse, le côté opposé à l'angle droit d'un triangle rectangle.
mais avant de lire, s'il faut partager le texte en plusieurs triangles rectangles; c'est un peu long!
il vaut mieux lire normalement, c'est plus simple et plus rapide.

 
À 10:07 , Anonymous Anonyme a dit...

celui là, il a la bosse des maths!

 
À 08:56 , Anonymous Anonyme a dit...

Certi pensanu esse a u curente di tuttu e un piglianu mica u tempu di leghje o allora leghjenu "en diagonale' e un ci capiscenu nunda, si sapientoni.

 

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