27 juin 2007

En réponse à la question de l’un de nos lecteurs. LA DESTRUCTION DE SAN PARTEU* : Aujourd’hui, San Parteu, c’est simplement une « casetta » sans toit avec une bergerie accolée. Elle remplace l’ancienne église, paléochrétienne, puis romane, abandonnée après la ruine du hameau qui l’entourait. Le contexte historique : 1565: Nous sommes en pleine période de la révolte contre Gênes, menée par Sampieru Corsu. Le 27 Avril: Gênes adresse à Stefano Doria les instructions suivantes: "Faisons tous les plus grands dommages possibles, et qu’on s’efforce d’extirper entièrement cette race perfide et maligne qui, de tous temps, à commencer par celui des Romains, a été perverse, injuste, et sans motif légitime, rebelle à ses maîtres. Que l’on rase toutes les maisons de leurs villages, que l’on tue les hommes, que l’on brûle, coupe et dévaste les cultures afin que, réduits à l’extrémité, ou bien ils meurent comme ils le méritent, ou bien ils s’en aillent, ou bien tuant les chefs rebelles, ils cèdent à nos armes." Le 1er Mai: Obéissant aux ordres, Stefano Doria se remet en campagne avec ses renforts espagnols. Les terres de Caccia, du Rustinu, du Fiumorbu et du Boziu sont ravagées. Le 13 Juillet: Stefano Doria s'attaque aux récoltes de blé (à Petralba, Caccia, Ascu...). Sampieru Corsu réagit et, avec 200 hommes seulement, il attaque les Génois à Torre d’Omessa. Les Corses sont battus; Stefano Doria brûle Omessa et Soveria, et rentre à Bastia, en dévastant tout sur son passage. 27 Juillet: Les Génois sont à Bastia: ils ont détruit trente sept des villages les plus importants de l'Ile, plus une centaine de hameaux. C’est durant cette campagne de « terre brûlée » que Stefano Doria enverra deux compagnies de St Florent pour ravager la « villa di rutali » qui se résumait alors à deux hameaux autour de San-Vitu (secteur d’A Tizzola et d’A Presa) et de San-Parteu à Turrenu. Tout fut saccagé, puis brûlé et les habitants survivants envoyés aux galères. Et cela, parce qu’ils avaient reçu (comment faire autrement ?) deux lieutenants de Sampieru venus lever l’impôt pour soutenir la guerre contre Gênes. * Ce petit résumé a été réalisé à partir d’une chronique de Louis Giacomoni, publiée dans le bulletin « Nebbiu-Villages » d’Avril 2003, rapporté par César Pantanacce, et la « Cronica di a Corsica » d’Orsu Ghjuvanni Caporossi (http ://oursjeancaporossi.club.fr)

0 commentaires:

Enregistrer un commentaire

Abonnement Publier les commentaires [Atom]

<< Accueil