1968, le 27 mai

Les Accords de Grenelle

Signature des accords de Grenelle, qui ont été négociés les 25 et 26 mai, en pleine crise de Mai 1968, par les représentants du gouvernement Pompidou, des syndicats (Georges Seguy de la C.G.T, au premier plan) et des organisations patronales. Parmi les négociateurs figurait Jacques Chirac, alors jeune secrétaire d'Etat aux Affaires sociales. Les accords aboutissent essentiellement à une augmentation de 35 % du SMIG et de 10 % en moyenne des salaires réels, ainsi qu'à une baisse du temps de travail (40 h par semaine). Ils prévoient aussi la création de la section syndicale d'entreprise, actée dans la loi du 27 décembre 1968. Ces accords qui apportaient de substantiels avantages (au moins nominatifs en matière salariale à une époque d'inflation à deux chiffres) aux salariés ont été facilement accordés par un patronat affolé par la tournure des évènements et rapidement actés par la C.G.T qui retrouvait là son terrain habituel des négociations quantitatives. Les syndicats traditionnels, qui n'avaient finalement rien compris au mouvement étudiant, dont ils se méfiaient, empochaient leurs augmentations et les avancées incontestables obtenues et sonnaient la retraite.
Une large fraction du mouvement étudiant le vécut comme une trahison et cette déception a souvent été à l'origine des dérives groupusculaires violentes qui endeuillèrent les années 70.

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