22 septembre 2009

Les salaires au XIXe siècle

D'après " u libru di ragione" d'Achille Murati

Valeur de la monnaie à l’Époque Moderne : 1 lire (lira) valait 20 sous (soldi ou solli) et 1 sou valait 12 deniers (denari ou danari).

Au XIXe siècle, le franc remplaçant la lire avec la même valeur : 1 francu = 100 centesimi = 20 solli.

Selon le « libro di ragione » ou livre de raison d’Achille Murati, gros propriétaire terrien à Muratu et dans le Nebbiu, celui-ci donnait les salaires suivants à ses employés. En 1836, une journée de labour (lavoru) faire les semailles, vendanger ou ramasser les fruits, tailler (putà) la vigne, piocher, revenait à 1 franc plus le repas (a merenda) ou 30 sous (1 franc et demi) plus le repas pour faire les pieux (pali) ou couper le foin si le patron fournit la faux, mais 2 francs avec la faux du journalier. Pour la moisson des céréales (sighera) en été, le travail à l’aire (aghja) ou le transport du bois ou des denrées, 16 sous et la nourriture. Pour le nettoyage de la châtaigneraie (diraschera) 16 sous seulement.

Les femmes, elles, gagnaient par jour pour les vendanges 5 sous ou 8 sous pour porter les corbeilles de raisin. Pour nettoyer les châtaigniers 12 sous, lier le bois 12 sous, transporter le bois 15 sous, moissonner 10 sous et la nourriture. Pour le transport du blé et de la paille 10 sous + nourriture. Pour nettoyer (pulì) les oignons, les fèves, les petits pois 12 sous. Recueillir et lier les balais (e spazzule) – d’habitude, chaque femme porte trois vingtaines de balais et les lie, précise Achille - 10 sous et la nourriture. Pour les travaux de maison, la lessive « lavare bucati », nettoyer le blé (mundà u granu), 8 sous plus la nourriture. Pour faire les matelas (e strapunte) 10 sous.

Note : Il signor ou sgiò Achille Murati (1788-1873), conseiller à la cour impériale de Bastia. Il fit aménager sa belle maison à Muratu Suttanu avec des colonnes ornant les galeries des étages. Il fit consolider et rehausser de janvier à mars 1855 le clocher de l’église San Michele ou San Mieli par des maîtres maçons florentins à ses frais pour la somme de 800 francs de l’époque, sans compter la croix, les journées du serviteur et des mulets pour le transport des pierres de San Fiurenzu, du sable et de la chaux. En 1858-1860, il fit édifier près de l’église, le tombeau familial ainsi que la plaque en latin (qui a été renouvelée dernièrement) à la mémoire des illustres Muratais dont son grand-père Acchille, chef d’Armée corse au service de Pasquale Paoli et conquérant de Caprara.

Louis Giacomoni

9 commentaires:

À 13:27 , Anonymous Anonyme a dit...

il serait intéressant de connaitre le prix à la même époque de certains produits et objets usuels pour juger du pouvoir d'achat de ces journées de travail.

 
À 16:32 , Anonymous Anonyme a dit...

le linguiste que vous êtes ,mon cher louis,aurait-il dans ses archives la traduction en français de ce qui est écrit ,en latin ,sur cette plaque.
apposée à l'entrée du tombeau, derrière cette grille en fer forgée magnifique.
wb

 
À 08:37 , Anonymous Anonyme a dit...

Quelle erreur de payer les femmes,leur travail devrait être gratuit eu égards à ce qu'elles nous doivent et que jamais elles ne pourront réparer..enfin soyons magnanimes.G de Rais

 
À 17:09 , Anonymous Anonyme a dit...

Réponse au premier intervenant : je ferai connaître ces prix ou valeur dans un futur article.
Réponse à WB: oui. Par ailleurs, cette traduction existe en français et en corse dans l'ancienne revue Nebbiu-Villages n° 40 daté d'octobre-décembre 2006.
Louis.

 
À 20:00 , Anonymous Anonyme a dit...

BRAVO Louis!

 
À 19:22 , Anonymous Anonyme a dit...

Merci ,mon cher louis, d'avoir pris de votre temps ,pour me répondre.
Cela se fait de moins en moins ,car ce n'est pas très tendance LA POLITESSE de nos jours.
Pour cela que je me permet de le souligner.
wb

 
À 09:22 , Anonymous Anonyme a dit...

Murati a t il perçu des pots de vin pour faire sa belle maison la corruption de certains politiques existait elle déjà? probablement

 
À 21:30 , Anonymous Anonyme a dit...

Pas du tout. Son immense fortune lui permettait de faire tous ces travaux.
Petit-fils du héros corse Acchille Murati (1733-1801)dont la succession avait été évaluée à 82000 Francs en 1829, héritant aussi de sa mère Maria Virginia Limarola de Vallecalle et marié en 1821 à Rosa Caterina (appelée plus communément a signora Rosalia) fille du général Vincentello Avogari De Gentile de Nonza et de Maddalena Giacomina Du Molard de Chateauneuf de Tournon en Ardèche. La signora Rosalia apportait une dot de 35000 Francs !
Achille Murati le Conseiller tirait profit des terres données à cultiver, des pâturages, des châtaigneries, oliveraies, de ses animaux. Ses domaines s'étendaient jusqu'aux Egriate. Pas besoin de pots-de-vin pour cet homme qui a passé sa vie à faire fructifier ses biens et dont les travaux qu'il fit faire lui ont fait honneur et contribué à l'essor de sa région.
Louis

 
À 10:02 , Anonymous Anonyme a dit...

Merci Louis de cette précision

 

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