08 septembre 2009

(extrait de la Cronica storica di a Corsica d'Orsu Ghjuvan Caporossi) 1943, le 9 Septembre Insurrection de la Corse: L'Italie a capitulé le 8 Septembre. Dès le lendemain, à Aiacciu, un Conseil de Préfecture, destiné à prendre en main l'administration du département, est intronisé. Il est composé d'ARTHUR GIOVONNI (du PCF), de FRANCOIS VITTORI (du PCF), MAURICE CHOURY (du PCF), HENRI MAILLOT (du FN) et PAUL COLONNA d'ISTRIA (du FN). Les Corses réoccupent la sous-préfecture et la mairie de Bastia. Toutes les municipalités indignes sont déchues. Sur 365, seules 130 restent en place. Combat de rues à Sartè entre Italiens et patriotes corses. 10 Septembre: Le Patriote parait au grand jour à la place du Bastia-Journal. Il y a toujours en Corse 80000 Italiens et 10000 Allemands, avec une centaine de chars. Après la capitulation italienne, entre Italiens et Allemands, les hostilités sont ouvertes. D'autres part, les Allemands sont harcelés par les Résistants corses. 11 Septembre: Le général Giraud décide le début de l'Opération Vésuve, qui a pour but la libération militaire de la Corse. A Aiacciu, débarquement des 109 hommes du Bataillon de Choc, arrivés à bord du sous-marin Casabianca. Le résistant JEAN-LOUIS CARLINI, de Nonza, est assassiné par les Italiens, à Canari, en arrêtant un traitre. Le résistant ANGE-SIMON CODACCIONI est fusillé par les Chemises Noires, à Bunifaziu. Les résistants ANTOINE LEI et VANNI LEMIRE sont fusillés par les Allemands, qui se replient sur Bunifaziu. Sartè est libéré. 12 Septembre: Entre Livia et Mela, un convoi allemand est attaqué par les Corses. Il en est de même à Quenza, à Casamozza, Barchetta, Folelli... Le prêtre de Ghjunchetu NICOLAS BERNER est fusillé par les Allemands. L'artillerie et l'aviation allemandes bombardent Bastia. 13 Septembre: La Royal Air Force et l'US Air Force bombardent Bastia. A Bastia, l'hôtel Cyrnos-Palace 'actuelle mairie) est détruit par les bombardements. Le sous-marin Casabianca débarque, sur le quai d'Aiacciu, les 109 hommes de la Compagnie Manjot du Bataillon de Choc Français. 14 Septembre: Les croiseurs légers Le Fantasque et Le Terrible, partis d'Alger, arrivent à Aiacciu. A leur bord les premiers éléments du bataillon du corps expéditionnaire français qui compte 6000 hommes en tout: un détachement de la 4ème Division Marocaine de Montagne (4ème DMM) (qui comprend le 4ème Régiment de Spahis Marocains (4ème RSM) et le 1er Régiment de Tirailleurs Marocains (1er RTM)), le 2ème Groupement des Tabors Marocains (2ème GTM), et 2 bataillons de choc, l'un américain, l'autre français. CHARLES JEAN LUIZET est nommé Préfet de Corse par le général De GAULLE. Les officiels civils et militaire du gouvernement d'Alger prennent possession d'Aiacciu. A Corti, les troupes italiennes se rallient aux militaires français et, avec 170 volontaires corses, tiennent Barchetta et Ponte Novu. A Carbini, Italiens et maquisards sont attaqués par les Allemands. 6 volontaires corses sont tués. Porti Vechju est pris par les Allemands. Les Allemands prennent Borgu et son aéroport, et Bastia. Ils établissent un pont aérien et maritime entre Bastia et le nord de l'Italie. 15 Septembre: Le Pascal Paoli, bâtiment de la Compagnie Fraissinet, réquisitionné, se saborde dans le golfe de Gênes. Quenza est pris par les Français, aidés par l'artillerie italienne. Des centaines de camions allemands, arrivés de Sardaigne par Bunifaziu, protégés par l'aviation et les chars, font route sur Bastia. De même, de Porti Vechju, s'effectue vers Bastia, le rapatriement du matériel lourd, par voie maritime. L'aviation allemande bombarde Vignale. Il y a 7 tués. A Aiacciu, débarquement d'un commando d'Italo-américains de 400 hommes. JEAN-SEBASTIEN BATTESTINI est arrêté par les Allemands. 16 Septembre: Les Allemands, aidés par des Chemises Noires, attaquent et prennent Livia, malgré les patriotes de Sotta, Carbini et Livia, emmenés par le lieutenant JACQUES-ALPHONSE de PERETTI. Par contre leur convoi est bloqué et doit rebrousser chemin. Le résistant LOUIS PINI est fusillé par les Allemands, entre Carbini et Orone. Le résistant JEROME COMPARETTI est fusillé par les Chemises Noires, à Carbini. 17 Septembre: Arrivée à Aiacciu du 1er RTM à bord du Fantasque, du Tempête et de l'Alcyon. Livia est repris aux Allemands. 10 patriotes corses et 10 Italiens sont tués, les Allemands comptent 250 morts et 300 blessés. La route d'Aiacciu est coupée à ses derniers. A Bastia, les Allemands poursuivent leur évacuation sur l'Italie et l'île d'Elbe. 18 Septembre: Le 1er Régiment de Tirailleurs Marocains (1er RTM)) prend la route de Corti. Une section de la 2ème compagnie du 1er Bataillon de Choc arrive à Sartè. 19 Septembre: Les combats contre les Allemands reprennent à L'Uspidali. Le commando d'Italo-américains est dans la côte orientale pour faire obstacle au passage des convois allemands. Sotta est repris par les éléments du 1er Bataillon de Choc. Le résistant JEAN PAOLINI est fusillé, après avoir été fait prisonnier par les Allemands, à Barchetta. Il reste en Corse 10500 soldats allemands (notamment à Aleria, San Fiurenzu et Bastia), avec un milliers de véhicules, 90 chars, une centaine de canons, et divers autres armements.... Dans l'extrême sud 1500 Chemises Noires italiens avec une dizaine de blindés et une importante artillerie sont toujours opérationnels. 20 Septembre: Les combats continuent à L'Uspidali et à Conca. Les convois allemands sont harcelés entre Sulinzara et Sari di Porti Vechju. Au cours de leur retraite les Allemands font sauter ponts et tunnels. 21 Septembre: La Royal Air Force et l'US Air Force bombardent à nouveau Bastia. Il y a de nombreuses pertes civiles et de très gros dégâts. La gare est détruite. Les forces françaises continuent de débarquer à Aiacciu (hommes, armes, munitions, carburant, vivres, habillement...). Bunifaziu est libérée. 22 Septembre: Le général Giraud effectue une visite en Corse: Aiacciu, Sartè, Livia, Corti... Les combats font rage à Conca, Porti Vechju, Aleria, Ghisunaccia, Abbazia, Oletta... Le résistant JEAN-BAPTISTE LECCIA, de Conca, est exécuté sommairement par les Allemands. Bastia est toujours occupée par 4000 Allemands et plusieurs dizaines de blindés et de canons. Nouveaux bombardements aériens sur Bastia. La gare, le nouveau port, la place Saint-Nicolas, Notre Dame de Lourdes, Toga... sont gravement endommagés. La caserne de Corti, où se trouve un corps de tirailleurs marocains, est bombardée par l'aviation allemande. 23 Septembre: Arrivée à Aiacciu du 2ème GTM à bord du Montcalm et du Fantasque. Il y a en Corse 4000 soldats français, auxquels il faut ajouter les FFL corses et l'artillerie italienne. Les Allemands abandonnent Conca. Les 2 frères PERFETTI, de Scolca, résistants, sont fusillés, après avoir été faits prisonniers par les Allemands, à Barchetta. JEAN-SEBASTIEN BATTESTINI est fusillé par les Allemands, à Barchetta. Les patriotes et une section du 1er Bataillon de choc entrent dans Porti Vechju désormais libre. Les Allemands tiennent toujours Patrimoniu. Leur aviation bombarde Pedicorti, Aiacciu et Corti... 24 Septembre: Le Fantasque, en rade d'Aiacciu, est bombardé par l'aviation allemande. A Alger, dans un discours, le général De Gaulle évoque la libération de la Corse. Les Chemises Noires se rangent aux côtés des forces françaises. Enserrés autour de Bastia, les Allemands accélèrent leur évacuation (par Siscu, Macinaghju, Porticciolu...). 25 Septembre: Le 4ème Régiment de Spahis Marocains débarque à Aiacciu, avec 21 chars et 30 véhicules. Attaque de l'usine de la FORTEF à Migliaciaru. Les combats continuent autour de Ghisunaccia. 26 Septembre: Le commandement français prend la décision d'attaquer Bastia en prenant la ville par la conquête des cols qui l'entourent. Le 1er Régiment des Tirailleurs Marocains est envoyé vers San Fiurenzu. Les résistants PIERRE-DOMINIQUE GIORGI et PIERRE-FELIX ANDREANI, de Ghisunaccia, sont fusillés par les Allemands, à Niollucciu (sur la commune de Ghisunaccia). 27 Septembre: Les Allemands abandonnent Ghisunaccia. Des combats ont lieu à Vallecalle, près d'Oletta. Le Ville d'Ajaccio et le Ville de Djijelli, escortés par le Tempête et le Basque, débarquent à Aiacciu du matériel et du ravitaillement. 28 Septembre: Aleria est libérée. Les Allemands abandonnent Pedicroce et Cervioni. Visite aux troupes alliées en Corse du général ROOSEVELT, le fils du président américain. Les militaires italiens ne participant pas aux combats sont évacués vers la Sardaigne. 29 Septembre: ANDRE PHILIP , commissaire à l'Intérieur du gouvernement d'Alger, est en visite d'inspection sur l'Ile. Début de l'offensive sur Bastia avec le 1er Régiment des Tirailleurs Marocains (les goumiers), le 4ème Escadron de Chars, le 1er Bataillon de Choc et 2 bataillons et 4 groupes d'artillerie italiens; accompagnés et guidés par les maquisards corses. Le temps est exécrable sur la Corse. 30 Septembre: A Aiacciu, une barge de débarquement (LST79) en train d'être déchargée est bombardée par 10 avions allemands. Début des combats sur les hauteurs de Bastia tenues par les Allemands (col de San Stefanu, col de San Leonardu, col de Teghime). San Martinu di Lota est pris. Le col de San Stefanu est repris par le 1er RTM. Les Allemands résistent à Patrimoniu. A Aiacciu, création d'une Commission Départementale d'Epuration. 1er Octobre: La bataille du col de Teghime est engagée. Après une très forte résistance le sommet du col est enlevé au corps à corps. 2 Octobre: Le col de Teghime est conquis par le 2ème GTM. 45 hommes et officiers ont trouvé la mort dans les combats. Barchetta, Casamozza, puis Furiani sont repris aux Allemands, qui se replient sur Bastia. A Aiacciu, de nouveaux renforts (1500 hommes, armes, munitions, ravitaillement) sont débarqués du croiseur Jeanne d'Arc et de l'Alcyon. 3 Octobre: Les Allemands font tout sauter (ponts, dépôts de carburant, conduites d'eau, lignes électriques...) avant de se retirer dans Bastia. Dans la nuit, les derniers Allemands évacuent Bastia, en laissant un très abondant matériel et des vivres... mais aussi des bombes à retardement. ARCANGE GIOVANELLI, de Piana, est fusillé par les Allemands. 4 Octobre: Libération de Bastia. Alors que les soldats allemands ont évacué l'Ile, l'aviation américaine, mal informée, bombarde à nouveau la ville, causant la mort de nombreux habitants et de très importants dégâts. La Corse est délivrée des forces d'occupation italiennes et allemandes, devenant ainsi le premier département français libéré. La libération de la Corse coûte la vie à plus de 2200 personnes: 87 militaires venus d'Alger, 172 patriotes corses, 200 victimes des bombardements (dont 170 à Bastia), 637 soldats italiens, 1000 soldats allemands... Au total les pertes humaines de l'Ile pendant la période 1939-1944 s'élèvent à 4000 militaires et civils. 5, 6, 7 et 8 Octobre: Le général De GAULLE parcourt l'Ile, recevant partout un accueil délirant.

4 commentaires:

À 20:02 , Anonymous Anonyme a dit...

et dans l'histoire de France ces épisodes de la 2ime guerre mondiale ne sont guerre relatés

 
À 20:10 , Blogger U cuccu a dit...

OUI,mais évidemment pas dans ce niveau de détail.

 
À 22:55 , Anonymous Anonyme a dit...

il a fallu que je vienne en Corse pour apprendre qu'elle s'était libérée elle-même et ce dés 1943.
j'ai toujours appris ,à l'école ,que c'était Bayeux la 1ére ville de France libérée.
je comprend donc la frustration que cela a engendrée,et perdure encore aujourd'hui.
d'autant plus que la résistance Corse n'a pas a rougir de ses actes,loin s'en faut.
wb

 
À 15:16 , Anonymous Anonyme a dit...

la première ville de france libéré c'est nouméa.
kanakanaillou

 

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