17 novembre 2009

E castagne

Nous continuons sur la récolte des châtaignes en nous basant cette fois-ci sur le livre de compte tenu par la famille Rutali. C’est à partir de 1909 que Paul Jean qui était appelé familièrement Paulucciu, son épouse Ursule Marie ou Orsula tiennent les comptes, Ignace ou Gnaziu intervient aussi. Nous leur devons des renseignements jusqu’en 1921. La langue française s’y impose désormais tandis que Matteu leur père écrivait en italien. Mais quand même quelques prénoms sont en corse pour les femmes. Lillina Menghi qui n’était autre que Marie Catherine future épouse Evangelista et mère de Françoise mariée avec Gilbert Giuliani, Peppa Flori ou Marie Joséphine la mère de Prete Flori. Nous avons découvert avec plaisir ces quatorze rutalaises et rutalais qui ont assuré la cueillette du 28 octobre au 28 novembre 1921, parmi lesquels figuraient ma mère Jeanne Biaggi future Giacomoni, à l’époque âgée de 14 ans, Marie Guidotti ou Mariuccia épouse de Eugène ou Geniu, grands-parents de Raoul Cordoliani et de Joséphine Alfonsi mère de notre cher ami Maurice qui vient de décéder, Anne Marie Cordoliani ou Anna Maria qui se mariera avec Jean Battì Flori, parents de Jean-Marie Flori, Lydie Flori la tante de celui-ci. Pauline Flori future épouse de Claude Bragoni, Marie Toussainte Bragoni ou Maria Santa épouse de Giurdanu. Nous n’avons pas de renseignements sur Joséphine Morelli (la plus qui a participé avec 16 journées et demie de cueillette), sur Antoinette Mariotti (14 et ½), sur Joséphine Mori (13 ½) qui n’est pas ma tante née Biaggi car mariée en 1928, sur Santuccia Girolami (8). Etienne Menghi ou Stefanu (1 journée) et Dominique Cordoliani (2) sont les seuls hommes. La cueillette totale représente 102 journées et demie et Gnaziu, puisque l’écriture est de lui, a comptabilisé leur présence journalière. Elle englobe peut-être plus que la châtaigneraie de San Sari.

Pour ces châtaigniers de Paulucciu, il fallait recruter des hommes à couper la fougère ou comme on dit en corse à « fà a filetta ». Sur son livret de 1924, ce sont sept hommes le 8 octobre, six les 9 et 10 et quatre le 11 octobre soit 23 journées à payer.

En 1875, Matteu Rutali achète pour 7000 francs à Anghjulu Maria Ristorcelli de Soriu qui l’avait héritée de son grand oncle maternel Henri Mattei, la propriété de « Senzari » constituée de deux enclos limitrophes divisés entre eux au moyen d’un mur consistant en terres labourables, châtaigniers et maquis y compris le pailler et le séchoir (grataghju) existant dans l’un des dits enclos. Mais il faut dire aussi qu’en 1700, lors de la succession de capitan Felice Rutali, un de ses cinq enfants, le chanoine Petru avait eu parmi sa portion les « terre e castagni di San Zeri ». Lorsque Paulucciu s’est marié en 1899, son épouse fille de Bonetti Félix et Marie Toussainte Senati de Rapale, a eu 10 000 francs de dot et la châtaigneraie de Senzari à Rutali plus la vigne Pastinu Novu à Biguglia attenant aux biens de la chapelle Santa Catalina, ont été hypothéquées à cette fin.

Jusqu’en 1950, Paul Jean Rutali s’est occupé de cette châtaigneraie. Puis elle a servi à Pastinelli de Muratu qui y a élevé des porcs. La châtaigneraie a pris feu lors de l’incendie du Nebbiu en 1989. Qu’en est-il aujourd’hui ? Elle est à l’abandon. Mais les héritiers viennent de faire les partages. Il faut espérer que la châtaigneraie reprenne vie, que l’ancienne chapelle San Sari dont il subsiste les fondations, soit classée aux monuments historiques, que des recherches soient effectuées en règle aux environs pour reconstituer le passé dont nous avons déjà des indices prometteurs.

Louis Giacomoni

3 commentaires:

À 10:41 , Anonymous Anonyme a dit...

À partir de ce livre de comptes ( et non de contes), Louis nous livre un peu d’histoire ( et non d’histoires ), celle qu’ont vécue nos parents. Ce n’est pas si loin et c’est déjà l’Histoire. Quand on regarde le chemin parcouru, les bouleversements intervenus, on se dit que l’histoire va décidément très vite et qu’elle va même en s’accélérant. À tel point qu’on a parfois tellement envie de dire : O temps suspends ton vol ! Laisse- nous un peu rêver avec tes livres de contes ! jbg

 
À 20:52 , Anonymous Anonyme a dit...

Des renseignements supplémentaires :
Pour couper la fougère en ce 1924, il y avait un Guidotti probablement Eugène ou Geniu né en 1867, un Casta probablement François né en 1900 mari de Joséphine, gendre de mon oncle Garibaldi Jean ou Ghjuvanninu et de Lellena, mes oncles Giacomoni Pierre ou Petru né en 1906 et Joseph ou Ghjiseppu né en 1908, Giuliani Sébastien ou Bastianu marié avec ma tante Barberina Biaggi fils d’Ambroise ou Ambrosgiu et Mariona, Olmeta Bernard ou Bernardu né en 1906 fils de Ghjacumu et Anghjulona Olmeta, Gustave Pantanacce né en 1906 fils de Jean-Baptiste et Jeanne Pantanacce.
Quant à Joséphine Morelli, selon César Pantanacce, il s’agit de Joséphine fille de Ciccarellu et future épouse de Petru Santu Olmeta, le frère de Bernardu.

Louis

 
À 15:33 , Anonymous Anonyme a dit...

Une précision qui nous a été donnée par Suzy :
Antoinette Mariotti était la fille de Bianca Maria et Ghjiseppu ("Seseppu") Mariotti et la sœur de Filippu Maria.

Louis.

 

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