24 novembre 2009

Santa Catalina di l’Ortale À l’approche de la fête de Santa Catalina patronne de l’Ortale, ce mercredi 25 novembre et où la messe à 10 heures sera célébrée par le père Chrétien, nous publions un petit historique du legs à la chapelle et de l’importance de cet endroit. À Bastia, le 19 avril 1723 le molto Reverendo Canonico Don Pietro quondam Capitan Felice Rutali dictait son testament au notaire Teodoro Murati. Dix pages d’importance dont les effets se produisent encore de nos jours. Le chanoine Petru Rutali est né en 1665. Selon le dénombrement de Rutali en 1670, il est l’avant dernier d’une famille de sept frères. Il devint chanoine de Santa Maria à Bastia. Il était propriétaire d’un étage de maison avec greniers et cantine à Bastia au Colle vers San Ghjisè, d’un palazzo à l’Ortale di Biguglia avec four, cuve et pressoir, d’une maison au Procojo ou Domaine d’Ortale sur territoire de Borgu, d’une cave de maison à Rutali part sans doute lui revenant en succession. Le moulin de Ficaretu à l’Ortale et la moitié de celui de Noce sur le Bivincu commune d’Olmeta étaient à lui. À Rapale, le clos Pian di l’Olmu et à Rutali, la châtaigneraie de Truita. Il possédait des clos, des vignes, des jardins, des oliviers, des châtaigniers aux alentours d’Ortale sur commune de Biguglia, Borgu et Rutali. Des chèvres et des vaches à soccita, une jument. Sans compter que sa nombreuse famille possédait aussi d’immenses biens. Il avait des frères capitaines et même l’un d’eux, Francescu Maria fut colonel au service de Venise de 1690 à 1715 et gouverna des villes de Dalmatie lors de la guerre contre l’empire ottoman. Le chanoine Petru Rutali lègue la plupart de ses biens à la chapelle Santa Catalina de l’Ortale di Biguglia, instituée par son père Filice né en 1625 et décédé entre le 8 août1698, date du codicille de son testament, et le 3 mars 1700 date où les cinq fils restants de Filice se partagent l’héritage. Il faut ajouter que Martinu, frère de Filice, était chanoine et vicaire du Nebbiu. Selon la volonté du chanoine Petru Rutali, l’administrateur des biens ou chapelain de Santa Catalina en sera un descendant de son père Filice ou de son cousin germain Ghjuvan Battistu qm Ignaziu Rutali marié à sa nièce germaine Vittoria. En priorité le prêtre le plus âgé par ligne masculine ou à défaut féminine. A défaut de prêtre, le séculier de la famille dans les mêmes conditions. Qu’est-il advenu des biens et de la chapelle Santa Catalina ? Elle fut brûlée fin XVIIIe siècle. Seul fut sauvé le tableau. Elle était située à l’ancienne maison Perfetti, ex-maison du Docteur Thomas (Tumasgiu) Rutali. Début XIXe siècle, Anghjulu Francescu Rutali la fit reconstruire à l’endroit actuel. Le Dr Thomas Rutali gérant fit édifier en mars 1882 l’enceinte en l’honneur et à la gloire de la bienheureuse vierge martyre Catherine d’Alexandrie tel qu’il est indiqué sur la plaque latine visible à l’extérieur de la chapelle. En 1984, le gérant Pierre Rutali (de 1971 à 1993) vend des biens à Purettone ou Campi Rasi en plaine de Borgu, à Strada Vecchia territoire de Biguglia pour des lotissements et Truita à Rutali où s’implantera le Centre Aéré de la Caisse d’Allocations Familiales (aujourd’hui fermé). La chapelle a bénéficié d’une restauration avec la construction du clocher et de la sacristie. En 1985, Mgr Jean-Charles Thomas procéda à la bénédiction en présence des chanoines Flori de Rutali et Albertini ancien curé de Rutali et Ortale. En 1989, sept hectares du terrain Magnificu, territoire de Borgu, sont vendus là où s’installera l’Institut Méditerranéen de Formation. Désormais il ne reste plus qu’une infime partie des biens du chanoine. Depuis 2002, une Association pour la sauvegarde de la Chapelle Santa Catalina de l’Ortale s’est officiellement crée. Elle regroupe tous les descendants connus. À sa tête le gérant dénommé aussi Pierre Rutali, fils de Jacques Félix et comme secrétaire Suzy Finocchy petite-fille de Paul Jean Rutali qui a été lui aussi administrateur. Pierre Rutali a investi toute sa foi, sa force et tout l’argent provenant de la vente d’une partie des biens restants afin que la chapelle soit rénovée complètement. Cela se manifeste à l’intérieur où on pourra admirer les fresques de l’artiste peintre C. De La Tour, demeurant à Borgu. L’autel a été refait pour mettre en valeur Sainte Catherine. La Toile retouchée. Un nouveau parterre, une rampe en marbre, des niches avec une nouvelle statue celle de la Sainte Vierge. Plus l’installation électrique, des portes et des fenêtres neuves, une sortie de secours. L’extérieur n’en est pas moins édifiant, toit neuf, gouttières, murs décrépis et recrépis, peints, moitié du dallage terminé. Il reste aussi à aménager l’enceinte. L’urbanisation s’étant considérablement développée à l’Ortale, l’église Santa Catalina sera appelée à être ouverte fréquemment au culte. La communauté a une reconnaissance perpétuelle envers les fondateurs Felice Rutali, son fils le chanoine Petru ainsi que toute cette famille illustre qui pérennise la foi chrétienne. Désormais l’Ortale peut s’enorgueillir de son église qui attirera aussi de nombreux visiteurs.

9 commentaires:

À 16:16 , Anonymous Anonyme a dit...

J’ai fait une petite erreur. La seconde maison du chanoine située dans le « Rocoso» de l’Ortale que j’avais située sur territoire de Borgu, est en fait à Ortale même, comme l’autre que l’on appelle le Palazzu. La première page de ce testament de 1723 en parlant de la chapelle « Santa Caterina » ajoute « eretta nel Rocoso dell’Ortale ». Donc il s’agit bien de deux maisons à l’Ortale.
De plus, le chanoine Pierre Finocchi qui a recopié le testament en 1899 et dont nous avons tiré l’illustration ci-dessus, aurait dû écrire « procojo » au lieu de « rocoso » (en corse pricoghju, pro cujus en latin) ou domaine emphytéotique.

Louis

 
À 17:56 , Anonymous Anonyme a dit...

Merci Louis d'enrichir mon vocabulaire...
"emphytéotique" : Se dit d'un bail de longue durée.
D.D.

 
À 19:09 , Anonymous Anonyme a dit...

toujours autant d'intérêt à vous lire ,mon cher louis.
wb

 
À 20:20 , Anonymous Anonyme a dit...

Dommage que ces chroniques (intéressantes) soient toujours un peu longuettes...

 
À 17:02 , Anonymous Anonyme a dit...

En principe par disposition testamentaire les terres étaient inaliénables..en principe.

 
À 17:18 , Anonymous Anonyme a dit...

Heureusement qu'il y a encore des gens qui savent et qui ont de la mémoire. Cette précision ne figure pas dans l'article...

 
À 17:41 , Anonymous Anonyme a dit...

En principe mais...

 
À 19:19 , Anonymous Anonyme a dit...

Santa Catalina

Quelques précisions de la meilleure et plus claire source
Paul-Jean Rutali, fils légitime de Matthieu Rutali et de
Marie Pasqualetti son épouse, petit-fils d' Ignace-François Rutali
et d'Agathe Antonj, légitimes époux, a gagné en 1942 en instance et en appel,
le procès en généalogie qui l'a opposé à Jacques-Félix Rutali
Administrateur de la Chapellenie par filiation de droit d'aînesse.
Il n'a strictement rien vendu de son patrimoine, de même son fils,
Félix Rutali, qui lui succède après son décès en 1961.
A la mort de ce dernier, l'aîné des descendants collatéraux du Chanoine Petru,
vendra de 1971 à 1993 la presque totalité des biens de la chapelle
Mais la roue de Sainte Catherine tourne, Pierre Rutali parfait honnête homme,
a relevé le flambeau avec foi et courage, il oeuvre avec discernement pour la pérennité de la chapelle
Nos familles respectives, autrefois désunies, ont retrouvé l'estime et
l'amitié qui, personnellement, ne m'a jamais fait défaut.
Yzus

 
À 18:57 , Anonymous LETIZIA a dit...

LETIZIA :J'aimerais tant qu'on parle de la petite salle de classe de l'école primaire de Ortale, située dans le Palazzu, avec sa classe unique qui nous a tous, Ortalaghji ou enfants de la plaine, formés autrefois aux grandes valeurs humaines. C'est avec tendresse et nostalgie que j'en parle souvent à mes enfants et à mes petits-enfants. Ne perdons pas la mémoire de ce qu'elle nous a apporté.

 

Enregistrer un commentaire

Abonnement Publier les commentaires [Atom]

<< Accueil