15 août 2010

778, le 15 août

Roland à Roncevaux

Alors qu'il se trouve en Espagne avec son armée, où il a entrepris une expédition, l'empereur Charles apprend qu'un chef saxon s'approche du Rhin. Il n'a plus qu'une hâte : se sortir du guêpier espagnol et courir sus aux Saxons. Après avoir fait raser les défenses de Pampelune, il reprend le chemin du nord. Au passage des Pyrénées, les hommes et les bêtes empruntent en file indienne des cols aux pentes escarpées. Les montagnards de la région, des Basques (ou Vasques ou Vascons) insoumis, profitent de la situation pour attaquer et piller une colonne de ravitaillement, à l'arrière-garde de l'armée. Ils se dispersent aussitôt sans laisser au roi le temps de se retourner. Cet incident est signalé dans les Annales royales, chronique du règne de Charlemagne, et dans sa biographie : Vita Caroli Magni. Les chroniqueurs évoquent la mort de quelques nobles dont le comte Roland, obscur préfet de la marche de Bretagne.

Il faudra attendre 300 ans avant que les troubadours, poètes itinérants, se saisissent de cet événement pour lui donner une dimension épique. Ce sera la Chanson de Roland, écrite en effet vers 1095-1100, le plus célèbre poème du Moyen Âge, qui en fait un héros légendaire. Elle "transforme" les Basques en Sarrasins, ce qui servait l'élan des croisades. Accessoirement, Roland devient le neveu de Charlemagne, accentuant ainsi le ressort dramatique d’une des plus anciennes chansons de geste française et de fait, premier outil de propagande officielle.

1 commentaires:

À 10:54 , Anonymous Anonyme a dit...

A propos des Vasques...
Vous connaissez l'expression populaire employée à propos d'une personne qui estropie une langue:
"il le parle (l'anglais, l'italien... ou même le Français) comme une vache espagnole". Ce qui ne veut rien dire à priori, mais qui est répété par la seule force de l'habitude.
En fait c'est "Il le parle comme un Vasque , l'Espagnol".
Les Basques avaient leur langue, très spécifique et parlaient très mal l'espagnol ou bien ceux qui les entendaient parler, peu au fait des particularités linguistiques, trouvaient leur "espagnol"... singulier. Les déformations de langage ont ainsi transformé une phrase qui avait du sens en un non-sens total.

 

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